Changer ses comportements en utilisant la méthode SUPER, c’est avant tout s’assurer de garder le contrôle sur son objectif, en tenant compte de sa motivation et son écologie personnelles.
Dans sa publication précédente, Carine Dognie abordait la notion de l’adoption de nouveaux comportements qui soutiendraient nos résolutions et vous promettait une suite pour vous aider à définir un objectif qui tienne compte de vos ressentis et de vos émotions.
Nous y voilà ! Promesse tenue !
Nous avons presque tous entendu parler des objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, défini dans le Temps) souvent abordés en entreprises. Vous avez peut-être déjà utilisé cette méthode dans votre métier et/ou dans d’autres aspects de votre vie (par exemple pour organiser, enfin, cette fameuse soirée spaghetti-bolo avec les anciens du club de basket…). Cette méthode fonctionne, sans aucun doute, mais elle n’offre aucun indicateur précis pour mesurer votre motivation et vos ressentis. Or sans motivation, pas sûre que vous atteignez votre objectif !
Mais… c’est quoi un objectif S.U.P.E.R. et en quoi est-il différent d’un objectif SMART ?
Faisons d’abord un rapide détour par une discipline dont vous avez probablement déjà entendu parler : la PNL. Les fondateurs de cette approche, Richard Bandler et John Grinder, https://wikipnl.fr/index.php?title=Historique_de_la_PNL, ont défini les critères optimaux d’un objectif. Celui-ci doit être Spécifique et contextualisé, fixé Uniquement pour soi, formulé Positivement, être Engageant et Ecologique ainsi que Réaliste et Représenté en termes sensoriels.
Un objectif SMART peut être utilisé pour définir des objectifs visant des projets, des équipes, des missions ou même des projets personnels. Toutefois, la différence fondamentale avec l’objectif SUPER réside dans le fait que ce dernier est dessiné par vous, pour vous uniquement et il mesure en plus votre engagement, votre motivation et vos ressentis tout en vérifiant votre écologie.
Un peu confus ? Je vais vous expliquer cela plus en détail.
Spécifique et contextualisé
Spécifier son objectif revient à encoder une destination souhaitée dans votre GPS. Si l’adresse est erronée ou s’il manque des indications, il y a peu de chance que vous atteigniez votre destination ! C’est pareil lorsque vous vous fixez un objectif : pensez GPS !
Ainsi, pour spécifier votre objectif, utilisez des verbes d’action (augmenter, réussir, préparer, découvrir, comprendre,… sont des verbes qui rendront votre objectif trop flou). Posez-vous des questions telles que : où votre objectif va-t-il se dérouler ? quand allez-vous le réaliser, le démarrer, le terminer ? sur combien de temps ? comment allez-vous précisément le mettre en place ?
L’objectif est contextualisé car ramené à son environnement : où ?
Uniquement pour soi
Lorsque vous vous fixez un objectif, celui-ci doit obligatoirement être sous votre contrôle. Tout comme, vous faites le cheminement pour vous-même et pas pour quelqu’un d’autre. Cela ne signifie pas que personne ne vous aidera, mais seulement vous en serez responsable et maître de vos choix.
Posez-vous les questions suivantes : pour qui est-ce que vous vous fixez cet objectif ? par qui va-t-il être réalisé ? avec qui allez-vous le réaliser ? Gardez-vous toujours le contrôle sur votre objectif ?
Positif
Premièrement, rappelez-vous toujours qu’un bon objectif doit être formulé de manière positive, par une phrase positive, pas de négation.
Faisons une petite expérience, d’accord ? Fermez les yeux. Si je vous dis « ne pensez pas à un éléphant bleu ! », que se passe-t-il?… Vous avez l’image d’un éléphant bleu évidemment ! Il est en effet très difficile pour notre cerveau de se faire l’image d’une négation. Il se représentera d’abord l’objet à éviter, à éliminer avant de le remplacer par une autre image. Ici, dans notre expérience, l’image d’un éléphant bleu sera progressivement remplacée par celle d’un éléphant gris !
Un objectif ressemblant à « je ne veux plus de ce travail, de ces bourrelets, de mon surpoids » etc… n’est pas formulé positivement.
Deuxièmement, n’utilisez aucun verbe à consonance négative comme perdre, arrêter, diminuer, maigrir, faire moins de, etc. Avoir un objectif où vous voulez vous éloigner de quelque chose mettra l’accent sur ce que vous ne souhaitez plus (« je veux perdre du poids » = « je ne veux plus être grosse(gros) »).
Donc, si vous vous fixez comme objectif de moins stresser, d’arrêter de fumer, de maigrir qui implique de perdre quelque chose, il faut que vous précisiez par quoi vous voulez remplacer ce que vous perdrez. Il faut remplacer le vide… Pas facile, n’est-ce pas ?
Prenons un exemple simple mais accessible… Après les fêtes, vous allez probablement vouloir perdre les petits kilos qui se sont insidieusement ajouté sur la balance. Premier pas : posez-vous la question “comment est-ce que je veux me sentir?” Peut-être sera-ce : mieux dans ma peau, plus légère (léger), plus gracieuse (gracieux), plus énergisé(e)…
Avec cela en tête, passez à l’étape SUPER : (1=S) spécifiez l’objectif en utilisant un verbe d’action, par ex. acheter plus de fruits et de légumes en faisant vos courses le samedi matin ou encore, cuisiner des plats diététiques les soirs de semaine. (2=U) cet objectif est-il pour vous ? En avez-vous le contrôle et la responsabilité ? (3=P) l’avez-vous spécifié positivement ?
Cela vous paraît-il plus facile, plus abordable ? Oui ? Alors continuons…
Engageant
Votre objectif doit être motivant pour que vous vous sentiez pleinement engagé et motivé ! Pour vérifier votre niveau de motivation réelle, pensez à une échelle graduée de 0 à 10, 0 étant aucune motivation, 10 représentant une motivation maximale. Et c’est OK si vous mesurez votre motivation à 2 ou 3 la première fois (ce n’est pas un sprint, mais un marathon !). Il faut bien commencer quelque part, n’est-ce pas ? Demandez-vous ce qu’il vous manque pour augmenter votre niveau de motivation. Par exemple : demandez à votre partenaire de ne plus acheter de pot d’Häagen Dasz Peanut Butter. Ce n’est pas parce que vous faites appel à l’équipe que vous n’avez plus le contrôle sur votre objectif et le résultat !
Demandez-vous également : en quoi atteindre mon objectif est important pour moi ? qu’est-ce que cela va m’apporter en plus ?… Si nous reprenons notre exemple, cela va peut-être vous permettre, mesdames, de remettre cette jolie petite robe noire que vous vous êtes achetée avant les fêtes et dans laquelle vous vous sentiez séduisante, bien dans votre peau, etc. ou pour vous messieurs, de reprendre la pratique du footing le midi avec les collègues…
Ne cessez jamais de vous poser ces questions. Vous vous maintiendrez ainsi dans l’action sans perdre de vue comment vous voulez vous sentir. Cela vous permettra d’évaluer votre objectif et le cas échéant, de l’ajuster. Evaluer votre objectif ne veut pas dire en abandonner des parties ou en modifier le contenu ! C’est plutôt vous assurer de l’atteindre en gardant votre MOTIVATION INTACTE !
Ecologie
L’écologie en développement personnel a une définition proche de sa définition générale : c’est ce qui permet à un écosystème de rester viable, de perdurer à long terme et ici, l’écosystème c’est vous.
Vous, votre corps + votre esprit, êtes un écosystème et si vous faites une chose non-écologique pour vous, une partie de vous le signifiera plus tard. Par exemple, un patient en sevrage tabagique s’était fixé comme objectif d’arrêter de fumer brutalement et pensait aider cet objectif en arrêtant aussi de fréquenter tous les fumeurs de son entourage. Il avait sous-estimé l’impact écologique de ne plus sortir tous les samedis soirs avec ses amis et cela a pu contribuer à ce qu’il n’atteigne pas son objectif cette fois-ci.
Selon une approche holistique, nous faisons partie d’un système plus vaste et ce système aussi doit respecter une écologie. Votre objectif doit être écologique, c’est-à-dire aussi en accord avec votre environnement, votre entourage. Sachez que si vous changez quelque chose, le système change. Si vous décidez d’acheter plus de fruits et de légumes, il se peut que vous ayez à faire face aux grimaces de vos enfants le soir, à table, parce qu’ils préféreraient des frites !
Si vous vous préparez et que votre objectif est écologique, cela vous assurera le succès tout en conservant l’équilibre naturel d’un système en prenant en compte ses impondérables (vos enfants n’aiment pas trop les légumes ? proposez-leur des frites le dimanche midi) et ses besoins (que règne une certaine harmonie lors des repas familiaux).
Pour vérifier l’écologie de votre objectif, demandez-vous : qu’ai-je à gagner à atteindre mon objectif ? à quoi dois-je renoncer ? qui d’autre dans mon environnement, mon entourage sera impacté ?
Réaliste – Réalisable…
Votre objectif doit correspondre à ce qui est réalisable, faisable pour vous et donc, tenir compte de vos contraintes de temps et de moyens.
Est-ce réalisable ? Est-ce atteignable ? sont des questions que vous ne pouvez ignorer !
Je vous propose ce petit exercice : qu’est-ce qui cloche avec cet objectif « d’ici la fin janvier, j’aurai perdu 5 kilos et mon petit bedon. C’est décidé, je n’achèterai plus de fromage, de charcuterie, de chocolat, de biscuits !» ?
Oui, vous l’avez directement vu ! Premièrement, l’objectif ne parle pas de sensations ni de ressentis ; il est probablement trop ambitieux donc pas réaliste ; il fait mention d’une perte (5 kilos et un petit bedon) sans évoquer d’éléments pour remplacer le vide.
Tout le challenge à ce stade, est de remettre en question vos comportements et d’être prêt à sortir de votre zone de confort pour retracer de nouvelles routes comportementales (voir mon article précédent). Le tout est de savoir de quoi vous aurez besoin et comment mettre ces nouvelles habitudes en place… en respectant votre écosystème. Vous devrez faire appel à d’autres ressources internes et de nouvelles compétences. Dans le cas de notre exemple d’objectif, vous pourriez avoir besoin de vous documenter sur l’alimentation saine et équilibrée, faire des recherches sur des blogs de nutrition, etc. pour acquérir de nouvelles compétences (ou en rafraîchir) et ainsi parvenir à changer d’habitudes alimentaires.
… Représenté en termes sensoriels
Si la représentation de votre objectif est objective et objectivable, vous allez toutefois être impacté au niveau sensoriel et émotionnel.
Imaginez un instant que vous avez réussi ; votre objectif est atteint : vous rentrez de nouveau dans cette petite robe noire que vous aimez tant ou vous allez deux fois par semaine faire du footing avec les collègues… Que ressentez-vous ? Qu’est-ce qui a changé en vous, autour de vous ? Où vous voyez-vous habillée de cette petite robe noire ? Qu’est-ce qui se passe en vous après une séance de footing ? Comment saurais-je, moi, coach, que votre objectif est atteint ? Donnez le plus de détails possibles : posture, voix, respiration, odeurs, bruits, lieu,…
Il est important que cette étape soit la dernière car elle fait ‘un pont vers le futur’ ; l’idéal est de fermer les yeux et d’y consacrer plusieurs minutes, cela ‘ancre’ un état de bien être qui renforce l’envie d’atteindre l’objectif et qui permet à une partie de vous de le lier à quelque chose de concret.
Et voilà ! Vous pouvez dès maintenant vous fixer un objectif SUPER ! Et rappelez-vous : si vous encodez la bonne adresse dans votre GPS, vous mettez toutes les chances de votre côté et arriverez à bon port !
Enfin
Avant de vous souhaiter bonne chance, récapitulons les questions que vous devez vous poser pour encoder la bonne adresse dans votre GPS :
- S: ton objectif est-il spécifique ? Peux-tu le résumer en une seule phrase ?
- M: à quoi mesureras-tu la progression vers ton objectif ?
- AR: est-il atteignable et réaliste? Comment sauras-tu que ton objectif est atteint ?
- T: quand commences-tu la première tâche de ton objectif, pour quand veux-tu l’avoir atteint ?
- E: cet objectif est-il éthique ? correspond-il à tes valeurs ?
- R: quand et comment vas-tu réévaluer ton objectif ?
- S: selon les critères précédents, dirais-tu que ton objectif est S.M.A.R.T.E.R.?
- U: Fais-tu cela pour toi ?
- U: Est-ce sous ton contrôle ? Sinon, quelles parties reconnais-tu être hors de ton contrôle ?
- P: Ton objectif est-il formulé positivement ? Est-il formulé en « aller-vers » et en « s’éloigner de » ?
- Qu’as-tu à gagner à atteindre ton objectif ?
- A quoi vas-tu devoir renoncer ?
- Quels bénéfices as-tu à ne pas avoir encore atteint cet objectif ?
- Et si jamais tu n’atteins pas ton objectif ?
- E: Ton objectif est-il écologique pour toi ? (écologie interne)
- E: Qui / quoi d’autre va être impacté ? (écologie externe)
- E: En quoi atteindre cet objectif est important pour toi ? (engageant)
- R: Quand ton objectif sera atteint, raconte en détail ce que tu verras, entendras, ressentiras?
- R: Comment est-ce que tu veux te sentir une fois ton objectif atteint ?
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